Musique du Tibet
octobre 15, 2018
Tibet, région du centre de l’Asie, formant le plus grand haut plateau du monde avec une superficie d’environ 3 500 000 km², dont 1 221 600 km² constituent depuis 1965 la région autonome chinoise du Xizang, peuplée par 2 200 000 habitants, tant chinois que tibétains.
La vie monastique :
Les monastères tibétains ont rempli depuis l’origine une fonction d’éducation, de transmission du savoir. Ils ont été au cours de l’histoire l’un des seuls moyens de promotion sociale dans une société fortement stratifiée et immobile.
Dès son arrivée au monastère, le novice est affilié à un collège et logé dans une maison selon sa région d’origine. Il est confié à un précepteur chargé de son éducation religieuse et à un autre moine pour les affaires quotidiennes. La durée des études est de douze à treize années. Ces études comprennent la mémorisation de milliers de pages de textes que les élèves doivent maîtriser par un entraînement journalier et des débats théologiques. Ils doivent aussi se rendre aux deux ou trois rituels quotidiens, étudier la grammaire, les grands traités de l’éthique et des paroles du Bouddha (sûtras), ainsi que les différents systèmes philosophiques.
Dès son arrivée au monastère, le novice est affilié à un collège et logé dans une maison selon sa région d’origine. Il est confié à un précepteur chargé de son éducation religieuse et à un autre moine pour les affaires quotidiennes. La durée des études est de douze à treize années. Ces études comprennent la mémorisation de milliers de pages de textes que les élèves doivent maîtriser par un entraînement journalier et des débats théologiques. Ils doivent aussi se rendre aux deux ou trois rituels quotidiens, étudier la grammaire, les grands traités de l’éthique et des paroles du Bouddha (sûtras), ainsi que les différents systèmes philosophiques.
Le chant dans les monastères :
La vie musicale d’une communauté monastique est assez intense. On utilise la musique :
— Pendant les cérémonies religieuse
— Pour convoquer les moines à l’office
— Pour faire une offrande
— Pour invoquer la protection des divinités
— Pendant les processions
— Pour accompagner les danses rituelles…
Les rites ne peuvent être accomplis que par les moines. Dans la salle de prières, ils sont assis dans la posture de la méditation, sur des bancs placés en rang parallèles. Tous les moines participent à la récitation et au chant. Certains, plus spécialisés, jouent du hautbois, de la trompe longue, ou des cymbales. Les chants sont appris par imitation auditive et visuelle (position du cou, de la bouche…).
La récitation : elle peut être de vitesse moyenne ou de vitesse plus rapide à voix très grave.
Chant : 3 styles de chant sont pratiqués :
— Style Ta : d’allure assez rapide. Les paroles sont nettement prononcées. La gamme utilisée est pentatonique, anhémitonique. L’interprétation est parsemée d’interruptions glottales.
— Style Gur : d’allure lente, utilisé dans les grandes assemblées de moines et pendant certaines processions.
— Style Yang : d’allure très lente. L’émission vocale est gutturale et profonde. Le son est continu, ininterrompu. Le nombre de notes utilisées est très restreint. Tous les moines chantent à l’unisson. Ce style sert à communiquer avec les dieux.
Au Tibet, les moines des monastères Gyütö et Gyüme utilisent une technique de chant harmonique qui se rapproche du chant diphonique mais qui est cependant moins recherchée. Les moines tibétains récitent des prières dans un registre extrêmement grave pour créer un bourdon continu pendant que le moine principal émet l’harmonique 5 (la tierce à l’octave supérieure) sur la voyelle O…
Le chant lamaïque est caractérisé par la profondeur extra-naturelle des voix : voix d’outre-tombe qui relève d’une stricte discipline mentale. Le son semble « vomi », extirpé du bas ventre. Il y a une certaine analogie entre ces sons vocaux et ceux des grandes trompes.
Le Tibet, étant difficile d’accès, a su garder un répertoire originel.
Notation du chant :
Un ensemble de monastère tibétain
Les ensembles instrumentaux utilisés dans la musique religieuse du Tibet varient selon les différentes traditions monastiques. D’une façon générale, l’apprentissage des instruments figurant dans les cérémonies bouddhiques ne s’effectue que dans les monastères ; dans certains d’entre eux, cet apprentissage peut être obligatoire et conditionner le passage de l’état de novice à celui de moine.
Les rituels se déroulent habituellement dans une salle spéciale où prend place l’orchestre ; au complet, celui-ci comprend le plus souvent :
• deux conques DUNG KAR
• deux trompes courtes KANG-LING
• deux trompes longues DUNG CHEN
• deux variétés de hautbois GYA LING
• deux paires différentes de cymbales RÖLMO et SILNEN
• un ou deux tambours NGA (à manche, ou suspendus dans un cadre)
• le petit tambour à boules fouettantes DAMARU
• une clochette TRIBU
On notera que les instruments à vent sont utilisés par paires identiques – avec les mêmes parties musicales jouées simultanément, parfois en alternance ; dans certains monastères on n’utilise qu’une partie d’entre eux, dans d’autres – en des occasions déterminées on quadruple une paire d’instruments : par exemple, huit trompes longues qui seront sonnées par groupes de quatre. Les instruments employés pour convoquer les moines à la salle des rituels se réduisent généralement aux seules conques, parfois avec le gong qui précède le jeu des conques. Le gong – qui ne fait jamais partie de l’orchestre de cérémonie figure en revanche dans les processions, où les paires d’instruments à vent sont fréquemment doublées.
L’ensemble de cérémonie est conduit par le chef du rituel, qui joue des cymbales : c’est donc la partie de cymbales qui, le plus souvent, guide le jeu des instrumentistes, sans qu on puisse parler – dans le cadre d’une musique qui demeure de tradition orale – d’une direction d’orchestre au sens occidental du terme : au cours d’une exécution musicale se crée un continuel ajustement entre les différentes parties, de même que s’établit une communication par gestes conventionnels. Il est rare, enfin, que cette exécution musicale reste identique d’une cérémonie à une autre : les variations de tempi, comme certains changements d’orchestration, sont essentiellement liées au caractère du rituel, à. la solennité de l’occasion ou, simplement, au temps dont on dispose.
Instruments : dung kar (conque muni d’une embouchure en métal) ; kang-ling (trompe courte, os de fémur humain évidé recouvert de peau ou de cuir, avec embouchure en métal) ; kar-ling (trompe courte en cuivre ou en argent) ; dung ou dung chen ou rag dung (trompe longue) ; gya ling (hautbois) ; rolmo (cymbales) ; silnen (cymbales) ; nga (tambour) ; damaru (petit tambour à boules fouettantes) ; tribu ou dril-bu (clochette) ; gling-bu (flûte droite) ; khar-nga (jeu de gongs) ; cang-te’u (tambour) ; thod-dar ou thod-rnga (tambour-crâne fait de 2 calottes crâniennes accolées) ; rkang-gling ou rkang-dung (« flûte en jambe d’homme », faite d’un fémur humain) ; rdo-rting (phonolite) ; ’klar-rnga (gong) ; gandi (simandre) ; sil sil / sbug-chal / sil-snyan (cymbales).
Rag-dung