Glossaire de la musique médiévale
novembre 16, 2020
Accord : plusieurs sons joués ou chantés simultanément.
Anacrouse : il s'agit d'une ou plusieurs notes précédant le 1er temps fort du rythme. Lorsqu'une oeuvre commence par une anacrouse :
— la première mesure est incomplète
— la dernière mesure la complète généralement.
Ars antiqua : terme utilisé pour désigner le premier âge de la polyphonie dans la période comprise entre le IXe et le XIIIe siècle inclus. Léonin et Pérotin le Grand, de l'Ecole de Paris, en sont les principales figures.
Ars nova : période qui fait suite à l'Ars antiqua, caractérisée par le développement des formes polyphoniques vocales (conduits, motets, etc...), et par des innovations nombreuses sur les plans rythmiques, harmoniques et instrumentaux. Le théoricien Philippe de Vitry et le compositeur Guillaume de Machaut sont particulièrement représentatifs de cette période.
Ars subtilior : ce terme désigne la musique écrite au moment du grand schisme (1375-1415 environ).
On assiste alors à un raffinement rythmique ainsi qu'à une grande complexité, surtout dans les Ballades, Rondeaux et Virelais.
Ballade : chanson à refrain qui servait de support à la danse avant de devenir chanson savante.
Basse danse : au 15e siècle, c'est une danse de cour répandue en Italie, à la cour de Bourgogne, en Allemagne, Espagne et Angleterre.
Ses figures sont lentes et glissées. C'est une danse "terre à terre", qui ne comporte pas d'intervention de saut.
Bourdon : terme recouvrant diverses acceptions musicales qui expriment toutes le phénomène acoustique produit par un son grave :
- une corde grave qui donne toujours le même son : exemple : le bourdon de la vielle à roue,
- les tuyaux qui sonnent à vide dans la cornemuse,
- un jeu d'orgue,
- une grosse cloche.
Caccia (Chasse en italien) : pièce polyphonique composée de 2 voix chantées en canon, accompagnées d'une autre voix instrumentale. La caccia s'est répandue en Italie à partir du 14e s. Elle s'inspire le plus souvent de scènes de chasse, mais aussi de scènes de marché ou de scènes d'amour.
Cantus firmus : il s'agit d'une mélodie écrite en valeur longue (assez souvent inspirée du chant grégorien) qui domine toute une composition polyphonique.
Cette mélodie est le plus souvent confiée à la voix de Ténor (= teneur).
Canzone : chanson italienne qui deviendra pièce instrumentale au XVIe siècle.
Carol : actuellement, le Carol est un chant de style religieux populaire, le plus souvent réservé au temps de Noël. Au Moyen Age, il s'agissait d'une chanson dont le refrain était chanté en choeur et les couplets par un soliste. Au 16e siècle, époque de la réforme anglicane, on désigna ainsi tout chant de Noël.
Carole : danse en forme de ronde pratiquée au château ou par les paysans.
Chanson de geste : long poème chanté racontant les exploits des chevaliers du Moyen Age. Ex.: La chanson de Roland (1080-1100).
Conduit : du latin "ducere" = conduire. Le conduit fut d'abord un chant de procession (de "conduite"), entonné lors de cérémonies religieuses. Monodique à l'origine, il devint polyphonique au XIIe siècle, époque où il acquit également un caractère profane. D'une grande importance dans l'évolution de la musique polyphonique, le conduit s'effaça peu à peu devant le motet au siècle suivant.
Contrepoint : technique musicale qui superpose plusieurs lignes mélodiques.
Déchant : Il s'agit d'une écriture musicale en contrepoint note contre note. Les voix évoluent en mouvement contraire. La voie principale s'appelle "Teneur" (Ténor). La 2e voix est le Déchant : elle est écrite le plus souvent à l'aigu de la 1ère (Discantus).
Diaphonie : organum à deux voix (intervalle de quarte ou de quinte). Le sens de ce mot a beaucoup évolué au cours des âges. Au début, il est synonyme de dissonance, puis en arrive à désigner la polyphonie. A partir du XIIIe siècle, ce terme devient désuet.
Drame liturgique : Représentation théâtrale religieuse née au ge siècle dans le cadre de la messe et de l'office. Il s'agit de pièces chantées en latin. Elles seront remplacées vers le XIIIe siècle par des pièces en langue vulgaire.
Ecole de Notre Dame : vers la fin du XIIè siècle et le début du XIIIè, les compositeurs parisiens se groupent autour de Notre Dame de Paris. Ainsi Léonin et Pérotin.
Ecole franco-flamande : aux XVe et XVIe siècles, les compositeurs de Hollande, Belgique et du nord de la France exercent une grande influence sur toute l'Europe. On doit à cette école issue des maîtrises de cathédrales (Lille, Tournai, Liège, Bruges, Anvers...) le renouvellement de la musique religieuse. De G. Dufay qui ouvre la marche, jusqu'à R. de Lassus qui la ferme, nous rencontrons un long défilé de compositeurs célèbres comme: J. Ockeghem, J. des Prés, H. Isaac, J. Mouton, P. de la Rue, J. Arcadelt, N. Gombert, J. Clemens non papa... Leur style gagne les pays germaniques avec J. Walther, l'Italie avec G. Palestrina, l'Espagne avec C. de Moralès, Th. Victoria et l'Angleterre avec Th. Tallis.
Frottola : d'abord chanson populaire et humoristique de l'Italie du Nord (vers le xve), elle était de forme strophique avec une reprise et un refrain. Influença la formation du madrigal et des chants festifs florentins à la Renaissance.
Gymel : le Gymel est une forme polyphonique où la mélodie est doublée parallèlement à la 3ce ou à la 6te. On l'utilise surtout dans les pays scandinaves et en Angleterre dès le XIIe siècle. A cette époque, en Europe, la 3ce et la 6te ne sont pas encore admises comme consonance parfaite.
Harmonie : technique de la constitution et de l'enchaînement des accords.
Hoquet : procédé de découpage mélodique. Dans le Hoquet, la mélodie est découpée entre deux voix: une voix se tait lorsque l'autre se fait entendre. Le Hoquet a été surtout utilisé à l'époque de l'ars antiqua et de l'ars nova.
Instruments :
— Bas Instruments : instruments de sonorité douce réservés à l'intérieur des demeures. Ex. : Harpe, Cordes frottées, pincées, Flûtes.
— Hauts Instruments : instruments de sonorité forte pour la musique en plein air. Ex. : Chalumeau, Cornemuse, Cor, Trompette, Percussions.
Luthier : Fabricant d'instruments à cordes.
Luthiste : Joueur de Luth.
Mélismatique : se dit d'un chant très orné, riche en dessin mélodique sur une même syllabe d'un texte chanté.
Ménestrel : Musicien organisant les divertissements dans le château du seigneur.
Messe : Musicalement on désigne sous le nom de Messe, l'ensemble des parties fixes de l'Ordinaire. Il s'agit de :
- Kyrie : chant de supplication
- Gloria : chant de louange
- Credo : affirmation de la foi
- Sanctus : chant de louange
- Agnus Dei : chant d'imploration
Certains compositeurs n'écrivent pas de "Credo" : ces messes sont dites "brèves".
Rarement un compositeur écrit une partie du "propre" de la messe. Celui-ci change d'un dimanche à l'autre, d'une fête à l'autre. Le "propre" comprend : Introit - Graduel - Alleluia - Offertoire - Communion.
Mode : (du latin "modus" : manière) : désigne une manière d'être d'un ton en fonction de la disposition des intervalles sur l'échelle d'une gamme. Les modes de ré - mi - fa - sol - la - s'obtiennent en jouant uniquement les touches blanches du clavier, de ré à ré - de mi à mi - de fa à fa - de sol à sol - de la à la.
Dans le chant grégorien, chacune de ces 4 notes (Ré, Mi, Fa, Sol) comporte :
— une échelle dite "authentique" (= 1e, 3e , 5e , 7e Mode)
— une échelle dite "plagale" (= 2e , 4e , 6e , 8e Mode)
Monodie : Chant à une voix (contraire de polyphonie)
Motet : Pièce vocale religieuse pour une ou plusieurs voix pouvant être parfois accompagnées par des instruments (au départ motets: diminutif de mots, paroles ajoutées aux vocalises de l'organum).
Musique d'orgue :
Au début, la musique d'orgue consiste en des transcriptions de pièces vocales : le transcripteur se contente d'orner l'original. Au fil des ans, cette transcription devint de plus en plus "colorée", voire modifiée, refaçonnée au gré de la fantaisie du compositeur. Finalement, les pièces d'orgue deviennent résolument "originales". Elles se différencient de la musique vocale et aussi de la musique instrumentale (violes, clavecin...).
Parmi les premiers compositeurs connus et découverts, citons :
Pérotin (1180-1236), Antonio de Cabezon (1510-1566), Juan Bermudo (1510-1570), Tomas de Santa Maria (1515-1570), Cypriano de Rore (1516-1565), Clément de Bourges (16e ), Nicolas de Cracovie (16e ), Nicolas de la Grotte (16e), Sébastian de Hérédia (1561-1627), Jehan Titelouze (1563-1633), Girolamo Frescobaldi (1587-1655).
Mystère : Issu du Drame liturgique. Dès le XIve le mystère fait sortir le théâtre religieux du sanctuaire. Le spectacle qui peut durer plusieurs jours est donné devant les cathédrales ou dans les cours dAS châteaux.
Neumes : Etymologiquement (vient du grec "pneuma"), ce terme désigne une mélodie chantée d'un seul souffle sur une même syllabe.
En terminologie grégorienne, on appelle neume les signes de notation musicale groupant dans un même graphisme un ensemble de plusieurs notes chantées sur une même syllabe (et par extension tous les autres).
On distingue :
— les neumes simples : la virga (accent aigu), le punctum (accent grave),
— les neumes de 2 notes : la clivis (accent aigu + accent grave), le podatus (accent grave + accent aigu),
— les neumes de 3 notes :
> le porrectus : accent aigu + accent grave + accent aigu
> le torculus : accent grave + accent aigu + accent grave
> le climacus : accent aigu + accent grave + accent grave
> le scandicus : accent grave + accent aigu + accent aigu
— les neumes supérieurs à 3 notes
— les neumes d'ornement
— les neumes liquescents
— les lettres significatives donnant des indications approximatives concernant :
> la hauteur : s = + aigu (superius), i = + grave (inferius)
> la durée : c = + rapide (celeriter), t = + lent (tenete)
Organum : C'est la première forme de polyphonie née au IXe siècle de l'adjonction d'une deuxième voix sous la mélodie grégorienne qu'elle suit d'abord note à note et parallèlement : c'est la diaphonie.
Exemple :
— une échelle dite "authentique" (= 1e, 3e , 5e , 7e Mode)
— une échelle dite "plagale" (= 2e , 4e , 6e , 8e Mode)
Monodie : Chant à une voix (contraire de polyphonie)
Motet : Pièce vocale religieuse pour une ou plusieurs voix pouvant être parfois accompagnées par des instruments (au départ motets: diminutif de mots, paroles ajoutées aux vocalises de l'organum).
Musique d'orgue :
Au début, la musique d'orgue consiste en des transcriptions de pièces vocales : le transcripteur se contente d'orner l'original. Au fil des ans, cette transcription devint de plus en plus "colorée", voire modifiée, refaçonnée au gré de la fantaisie du compositeur. Finalement, les pièces d'orgue deviennent résolument "originales". Elles se différencient de la musique vocale et aussi de la musique instrumentale (violes, clavecin...).
Parmi les premiers compositeurs connus et découverts, citons :
Pérotin (1180-1236), Antonio de Cabezon (1510-1566), Juan Bermudo (1510-1570), Tomas de Santa Maria (1515-1570), Cypriano de Rore (1516-1565), Clément de Bourges (16e ), Nicolas de Cracovie (16e ), Nicolas de la Grotte (16e), Sébastian de Hérédia (1561-1627), Jehan Titelouze (1563-1633), Girolamo Frescobaldi (1587-1655).
Mystère : Issu du Drame liturgique. Dès le XIve le mystère fait sortir le théâtre religieux du sanctuaire. Le spectacle qui peut durer plusieurs jours est donné devant les cathédrales ou dans les cours dAS châteaux.
Neumes : Etymologiquement (vient du grec "pneuma"), ce terme désigne une mélodie chantée d'un seul souffle sur une même syllabe.
En terminologie grégorienne, on appelle neume les signes de notation musicale groupant dans un même graphisme un ensemble de plusieurs notes chantées sur une même syllabe (et par extension tous les autres).
On distingue :
— les neumes simples : la virga (accent aigu), le punctum (accent grave),
— les neumes de 2 notes : la clivis (accent aigu + accent grave), le podatus (accent grave + accent aigu),
— les neumes de 3 notes :
> le porrectus : accent aigu + accent grave + accent aigu
> le torculus : accent grave + accent aigu + accent grave
> le climacus : accent aigu + accent grave + accent grave
> le scandicus : accent grave + accent aigu + accent aigu
— les neumes supérieurs à 3 notes
— les neumes d'ornement
— les neumes liquescents
— les lettres significatives donnant des indications approximatives concernant :
> la hauteur : s = + aigu (superius), i = + grave (inferius)
> la durée : c = + rapide (celeriter), t = + lent (tenete)
Organum : C'est la première forme de polyphonie née au IXe siècle de l'adjonction d'une deuxième voix sous la mélodie grégorienne qu'elle suit d'abord note à note et parallèlement : c'est la diaphonie.
Exemple :
Ostinato (obstiné) : Fragment rythmique, mélodique ou harmonique repris continuellement pendant l'exécution d'une oeuvre musicale.
Parodie : Ce terme désigne toute adaptation musicale concernant en général la musique vocale.
On en distingue plusieurs sortes :
1 - En musique monodique :
- seul le texte est nouveau
- le texte nouveau aboutit à des transformations mélodiques
2 - En musique polyphonique :
- seul le texte est nouveau
- nouveau texte et nouvelle musique: une oeuvre à 2 voix est parfois étendue à 5 ou 6 voix.
Ce terme de "parodie" n'est donc pas uniquement synonyme de "satire" ou de "travesti" .
Pentacorde : Série de 5 sons conjoints dans une gamme donnée. Ex : en Do majeur : do, ré, mi, fa, sol ou ré, mi, fa, sol, la, etc.
Polyphonie : Terme utilisé pour désigner un type d'écriture musicale appliqué à partir du Moyen Age, où les voix se superposent, formant un ensemble homogène, tout en conservant chacune une valeur mélodique propre.
Psallette ou "maîtrise" ou "scola" : Terme désignant l'école des jeunes choristes attachés au service d'une église. Autre synonyme actuel : manécanterie. Ces écoles, nées en France au 6è siècle, disparaissent aux 7è et 8è siècles. Elles seront restaurées au 9è siècle et demeureront estimées jusqu'à la révolution française.
Psaume : Chant de louange à la divinité, en usage dans le culte juif (les Psaumes de David - Xè siècle av. J-C) et dans certaines religions du Proche-Orient. Les chrétiens intégrèrent à leur liturgie le chant d'origine hébraïque, mais sans accompagnement instrumental. Il était destiné à être chanté par un soliste (psalmodie - psalmiste) auquel répondaient les fidèles. Le psaume acquit de l'importance au XVIe siècle, à l'époque de la Réforme (cf. Psaume 133 de Goudimel).
Pulsation rythmique : Ensemble de jalons espacés régulièrement dans le temps, permettant l'appréciation et la comparaison des durées. "Elle ne doit pas être confondue avec le "temps", celui-ci représentant la durée comprise entre deux pulsations" (d'après Martenot : principes fondamentaux d'éducation musicale - Ed. Magnard).
Rechant : Synonyme de refrain dans certains types de musique chorale.
Rondeau : Genre poétique et musical qui apparaît au XIIIe siècle. Il est caractérisé par l'alternance d'un refrain et de couplets variés.
Saltarello : danse de tempo rapide née en Italie vers le XVème s.
Tempo : Terme italien synonyme de "mouvement" ; c'est la vitesse à laquelle la pulsation est battue.
Tourdion : Danse apparue dans la 1ère moitié du XVIe siècle. C'est une variante de la gaillarde qui s'apparente à la Saltarello.
Transposer : Ecrire ou exécuter une pièce instrumentale ou vocale dans une tonalité différente de celle dans laquelle elle a été écrite. Voici quelques transpositions possibles de la chanson "De los alamos" :
Villancico : Actuellement, le Villancico est un chant traditionnel de Noël accompagné d'instruments populaires. Au Moyen Age, il s'agissait d'une chanson dont le refrain était chanté par un choeur et les couplets par un soliste. Au XVIe siècle, il évolue vers un genre de Madrigal et est utilisé dans les églises comme chant de Noël.
Virelai (lai): petit poème narratif ou lyrique pouvant être chanté et accompagné instrumentalement (XIIIè).