Typologie des membranophones
février 22, 2019
La famille des MEMBRANOPHONES regroupe les instruments munis d’une ou deux membrane(s) mise(s) en vibration :
- par frappement, direct ou indirect - ce qui correspond à la majorité de ce que l’on appelle les "tambours",
- ou par frottement, que l’on peut qualifier de friction, d’où l’expression « tambour à friction ». Ils sont munis d’une tige ou d’un lien fixé au centre de la membrane. C’est cet élément qui, frictionné manuellement, entraîne la vibration de la membrane. Il peut être placé côté interne ou externe par rapport à la caisse de résonance. Dans le premier cas le son produit résonne dans la caisse et le timbre est quelque peu différent. La caisse du tambour est forcément ouverte pour laisser passer la main (ex. la cuica utilisée au Brésil pour la batucada). En Flandres par exemple, il s’agit d’un pot d’usage domestique recouvert d’une vessie de porc et la tige est extérieure (rommelpot).
Les "tambours" proprement dits sont les plus répandus et leur forme varie énormément sans que le principe soit forcément modifié, ce qui rend assez difficile les tentatives de classification.
Quatre critères principaux peuvent être retenus :
- le nombre de peau (une ou deux)
- la forme du support (cadre, caisse, fût, en forme de calice - bois ou poterie, sur cuvette = timbale, en forme de tonneau…)
- la façon dont sont attachées la (les) peau(x) (cerclée, lacée, collée, clouée, chevillée…)
- la mise en vibration directe ou digitale (par les mains) ou indirecte : toutes sortes de baguettes, mailloches, tiges…
- les accessoires comme les cymbalettes, la présence d’un timbre (fil tendu dans la caisse claire ou certains tambours sur cadre), les sonnailles de certains djembe…
Le niveau de classification qui paraît le plus pertinent est le nombre de peau car on remarque que certains supports sont incompatibles avec la pose d’une deuxième peau : les tambours sur cadre, les timbales, les tambours en forme de calice. En général, ils sont à percussion directe (sauf les timbales).
Les autres types de tambours sur fût, sur caisse… possèdent une ou deux peaux. Parfois seule une peau est frappée, l’autre servant à fermer la caisse pour obtenir une certaine sonorité. Parfois, cette deuxième peau sert aussi à maintenir l’autre à laquelle elle est lacée, notamment dans le cas des tambours à tension variable en cours de jeu (le tambour ouest-africain tama ou le kotsuzumi japonais par exemple).
Membranophone d’Afrique de l’Ouest (Mali essentiellement, où on le connaît sous le nom de tama), ce tambour a la particularité d’avoir un timbre modifiable par tension de sa peau. Suspendu à l’épaule grâce à une bande de tissu ou de cuir, ce sont les lanières, attachées sur tout le pourtour des deux peaux, qui, par pression entre le bras et le côté du corps du joueur, vont exercer cette tension. On appelle aussi ce tambour "tambour d’aisselle" étant donnée sa position de jeu (mais au Japon, on le tient sur l’épaule et c’est à la main que l’on règle la tension en pressant les cordes qui entourent la caisse de résonance - on voit donc que parler de tambour à tension variable est préférable à l’expression tambour d’aisselle qui ne s’applique pas dans tous les cas).
La baguette de frappe est courbe, comme on le voit sur la photo. Aujourd’hui joué en ensemble et dans différentes formations urbaines modernes, ce tambour a pu être utilisé comme instrument de communication dans des langages tambourinés.
L’important dans cette famille très riche et complexe est surtout de décrire l’objet en se reportant aux cinq critères énoncés ci-dessus et, éventuellement de lui donner un nom de catégorie si celui-ci existe, tel que, pour les plus courants :
- tambour à friction
- tambour sur cadre (avec ou sans cymbalettes)
- timbale
- grosse caisse
- tambour calice (type darbuka, type djembe, type zarb)
- tambour sur fût (type congas)
- tambour à tension variable…
Silhouette de différents tambours
a) tambour en cuvette
b) tambour cylindrique
c)
d)
e)
f) tambour en sablier
g) tambour gobelet
h) tambour sur cadre