Rabih Abou-Khalil - Mourir pour ton décolleté


Mourir pour ton décolleté, album « Songs for Sad  Women »



L'HOMME

Rabih Abou-Khalil (né le 17 août 1957 à Beyrouth, au Liban) est un compositeur et un joueur d’oud ainsi qu’un musicien de jazz d'origine libanaise.
Il grandit à Beyrouth, où il étudie la musique arabe et orientale à l’Académie des Arts de Beyrouth. En 1978, il s’exile à Munich, à cause de la guerre civile au Liban. Il y étudie la flûte traversière auprès de Walter Theurer. Son instrument principal reste cependant l’oud, le luth arabe, utilisé en Europe à l'époque du Moyen-Age (du mot arabe « al' oud » = le bois, le bâton), dont il joue depuis l'âge de cinq ans.


Geoff Dyer a écrit au sujet de Rabih Abou-Khalil : « Rabih Abou-Khalil n’expérimente pas, il cherche. C’est une recherche mue par le rythme et nourrie de tradition. Ou plus exactement par plusieurs traditions : musique arabe, jazz, blues. C’est pour ainsi dire une musique qui cherche de l’avant mais qui est aussi entièrement imbibée du passé. »


Il cherche à concilier l'Orient et l'Occident. Cela se remarque au fait que le fondement de son jeu est la tradition musicale arabe dont il fait un genre musical moderne grâce à ses improvisations et qu’il arrive aussi à placer dans un contexte de jazz.

Il travaille de préférence avec des musiciens qui mélangent les genres comme le Kronos Quartet, l’Ensemble Modern, le Balanescu Quartet, les jazzmen Charlie Mariano, Kenny Wheeler, Ramesh Shotham, Joachim Kühn, Vincent Courtois, Ellery Eskelin ou Glen Velez. Depuis le début des années 1990 il apparaît sur les scènes d’importants festivals de jazz dans le monde entier. En 2002 il a obtenu le Preis der deutschen Schallplattenkritik pour l’ensemble de son œuvre. Depuis 2003 il joue en formation avec Michel Godard, Gabriele Mirabassi, Luciano Biondini et Jarrod Cagwin accompagné de plus depuis 2004 du chanteur et saxophoniste sarde Gavino Murgia.

Grâce à ses disques des musiciens qui l’accompagnent à l’occasion ont obtenu un grand succès tel Howard Levy. Le joueur de tambourin Glen Velez et Nabil Khaiat ont souvent soutenu ses projets musicaux.

Ses compositions sont célèbres pour leurs mesures composées, c'est-à-dire qu'on entendra rarement chez Rabih Abou Khalil des mesures simples en 4/4 ou 3/4 mais plutôt des métriques puisées dans le répertoire et les traditions de la musique arabe, turque voire perse (11/8, 5/8, 7/8 etc). Il en est souvent de même pour les mélodies qui sont très souvent basées sur des maqams orientaux.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Rabih_Abou-Khalil

http://www.rabihaboukhalil.com



« Abou-Khalil tourne plus de notes d'oud en 10 secondes que ne le font dans leur courte durée de vie commerciale de nombreux guitaristes de jazz. »



L'OEUVRE





Les musiciens :


Rabih Abou-Khalil: oud


Gevorg Dabaghyan: duduk


Michel Godard: serpent


Jarrod Cagwin: batterie



Les titres :

1. Mourir Pour Ton Décolleté 07:29

2. How Can We Dance If We Cannot Waltz 07:08

3. Best If You Dressed Less 06:56

4. The Sad Women Of Qana 08:46

5. Para O Teu Bumbum 07:08

6. Le Train Bleu 06:55

7. A Chocolate Love Affair 11:09

Durée totale : 55’31



https://soundcloud.com/ohlalaa/rabih-abou-khalil-songs-for

https://soundcloud.com/samiralmaghribi/rabih-abou-khalil-mourir-pour-ton-decollete

http://nl.wikipedia.org/wiki/Songs_for_Sad_Women

http://www.discogs.com/Rabih-Abou-Khalil-Songs-For-Sad-Women/release/2036427

http://www.allaboutjazz.com/songs-for-sad-women-rabih-abou-khalil-review-by-ian-patterson.php#.U8w7bYA_uHs

http://www.bbc.co.uk/music/reviews/d3gb


Quatre musiciens ici : Rabih au luth oud, Jarrod Cagwin aux percussions ; Gevorg Dabaghyan au duduk ; Michel Godard au serpent (un instrument fétiche de Rabih).

Quatuor parfaitement insolite et expérimental, mais qui fonctionne étonnamment bien. Rabih a dédié cette oeuvre aux Libanaises meurtries par la guerre, mais comme on pouvait s'y attendre c'est le duduk qui porte ici l'émotion, la mélancolie et la beauté. Sinon, il faut pouvoir saisir le rapport entre la musique et la dédicace, ce n'est pas du tout évident !



Le doudouk :



http://fr.wikipedia.org/wiki/Duduk


Le serpent :



http://fr.wikipedia.org/wiki/Serpent_(musique)




Critiques du disque :

Il suffit de entendre cette musique pendant quelques secondes pour identifier son créateur.

Après vingt-cinq ans et dix-huit albums, il est peu probable que Rabih Abou-Khalil va jaillir de belles surprises ; longtemps, il a trouvé un style individuel distinctif et a collé à elle depuis - avec des variations suffisantes pour le garder frais et intéressant. Il suffit de entendre cette musique pendant quelques secondes pour identifier son créateur. Les aficionados y trouveront tout ce qui les fait revenir pour plus; le mélange caractéristique de jazz aux accents arabe mélodie avec des rythmes subtils combine en un tout hypnotique, comme toujours avec la lecture oud couramment d'Abou-Khalil dans un rôle central.

Sur cet album, la variation qui arrête la musique devient stéréotypé est l'inclusion de l'artiste invité Gevorg Dabaghyan, qui joue du duduk, un instrument géorgienne ressemble à un hautbois. Dans les mains de Dabaghyan, il a un son lugubre hantise qui domine l'album. Le morceau d'ouverture, "Mourir pour ton décolleté" est une vitrine prolongée pour Dabaghyan, et un des points forts de l'album.

Les nouveaux arrivants à Abou-Khalil peuvent commencer ici avec confiance. Bien que l'instrumentation de oud, serpent, duduk et tambours peut paraître exotique, le son est facile sur l'oreille. Le serpent, un ancien instrument soufflé vaguement comme un tuba ou euphonium - joué ici par Michel Godard - remplit largement le rôle de la basse, mais il y a un serpent fascinant solo à mi-parcours "Para O Teu Bumbum" qui révèle la polyvalence de l'instrument et profondeurs cachées . Pour un exemple de son groupe, d'écouter "Le Train Bleu", avec sa ligne mélodique demi-familier, le genre que vous pouvez chanter sur le deuxième écouter. C'est juste l'une des merveilles de cet album...

John Eyles 2007 (BBC)



Ces « chants pour femmes tristes » résonneraient comme une récupération de la journée internationalement consacrée aux dames s’il n’était précisé qu’ils s’adressent d’abord aux Libanaises meurtries par les guerres. Reste que la vraie bonne idée de cet album est la participation, aux côtés de Rabih Abou-Khalil – le plus jazzy des oudistes libanais de Munich –, du magistral joueur de doudouk (hautbois) arménien Gevorg Dabaghyan. Aux compositions paresseusement languissantes d’Abou-Khalil, cet enseignant au conservatoire d’Erevan, qui participa au Silk Road Project du violoncelliste Yo-Yo Ma, apporte un orientalisme feutré, à la mélancolie sublime. Plus discrètes sont les interventions des deux autres membres du quartet : le Français Michel Godard au serpent, sorte de cor ancien aux circonvolutions reptiliennes, et l’Américain Jarrod Cagwin à la batterie. L’ensemble est, comme à l’accoutumée, présenté dans une somptueuse pochette conçue par Rabih Abou-Khalil himself : cette fois, les calligraphies dorées d’Ahmed al-Mufti de Damas représentent une songeuse naïade aux cheveux longs, comme un salvateur pied de nez aux fondamentalistes.

Eliane Azoulay - Telerama n° 2982


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