La musique en Mélanésie
Avant toute chose il est important de préciser que dans les musiques traditionnelles mélanésiennes chaque voix instrumentale occupe une place équivalente sans qu'on ne puisse parler de voix soliste. Ce sont des musiques polyrythmiques. Les seules personnes pouvant être mises en avant lors d'une cérémonie sont les chefs de clans qui racontent l'histoire d'un homme, d'un clan ou encore les légendes sur le fond musical ainsi créé. Ils sont soutenus par des acclamations ponctuelles de la tribu à chaque fin de phrase.
Une fois la parole des vieux passée, les chants Aé-Aé prennent le relais. Ils sont organisés de façon polyphonique. Tout le monde y participe, du plus petit au plus grand, les hommes comme les femmes.
Les bambous
Les bambous pilonnés
Pouvant mesurer traditionnellement de 1 à 2 mètres, les noeuds internes des bambous sont percés à l'exception du dernier qui se trouve à l'extrémité pilonnée. Les bambous pilonnés ont généralement une sonorité très grave.Ils sont souvent joués par plus de deux musiciens, chacun en jouant deux à la fois. Les bambous sont pilonnés sur un rythme ternaire (1-3, 1-3...). Il arrive qu'un des musiciens ne joue qu'un seul bambou pilonné sur le temps 1 qui est le temps fort*, avec le bambou le plus grave. Parfois, on remplit un ou plusieurs de ces bambous avec un fond d'eau ou de sable, ce qui apporte une subtilité sonore.
* Ici on insiste sur les temps forts dans la rythmique Kanak de Nouvelle-Calédonie. Lors des temps forts, chaque percussionniste pilonne simultanément ces deux bambous ou frappe des deux baguettes en même temps son bambou, alors que lors des temps faibles, seul un bambou ou une baguette sont utilisés.
Les bambous percutés
Un ou plusieurs percussionnistes percutent à l'aide de baguettes des bambous posés horizontalement au sol, sur une rythmique en ternaire (1-3,1-3...) avec le 1 comme temps fort*, soit sur une rythmique binaire (1-2, 1-2...) avec le 1 comme temps fort*. Ils sont accompagnés par les bambous pilonnés sur un rythme ternaire (1-3, 1-3,...), même dans le cas d’une rythmique binaire jouée par les bambous percutés.
Dans certaines îles, on frappe des bambous dont on a percé les noeuds avec des écorces recouvertes de résine de ficus élastique et molle. Ces bambous sont maintenus horizontalement sur un supports à hauteur d'homme.
Les flûtes droites du Vanuatu ne sont composées que d'un seul bambou, et disposent d'une embouchure taillée en biseau pour la bouche ainsi que deux trous pour les doigts à l'autre extrémité.
Les flûtes courbées en roseau de Nouvelle-Calédonie sont des flûtes traversières disposant d’une embouchure à environ dix centimètre de l'extrémité bouchée par un noeud laissé intact du roseau. Elles disposent d'un trou pour les doigts situé à bout de bras. Cette flûte est réservée aux familles situées au plus haut dans la hiérarchie clanique Kanak.
En Papouasie, on retrouve aussi une flûte traversière en bambou avec une large embouchure. On y souffle en mettant ses index dans la bouche, comme pour siffler. Il existe un trou à l'autre extrémité du corps de flûte qui n'est pas bouché. Cette flûte est réservée aux cérémonies et est décorée d'une statuette sculptée dans une autre pièce de bois fixée à l'extrémité proche de l'embouchure.
Toutes ces flûtes sont jouées comme instrument rythmique par plusieurs musiciens en même temps qui composent ainsi des polyrythmies. Seule la flûte traversière Papou est utilisée en tenue par plusieurs flûtistes créant ainsi une musique plus harmonique que rythmique.
Il existe aussi en Papouasie des guimbardes de bambous.
Certains, posés horizontalement au sol, sont percutés à l'aide de baguettes. Par exemple les Nim-Min-Bit de Papouasie, qui sont creusés dans le tronc très tendre de l'arbre NimBit. Leur sonorité est particulièrement grave et profonde.
Ils sont taillés de sorte qu'ils produisent jusqu'à trois sons différents. Ils sont décorés de sculptures humanoïdes dont les yeux sont faits de coquillages (porcelaine) incrustés. Leur taille est très variable.
En Nouvelle-Calédonie, ils ne sont pas forcément décorés, et sont souvent plus petits et de plus simple facture.
Au Vanuatu, il existe les Tam-Tam-Bit ou tambour d'Ambrym qui peuvent mesurer jusqu'à 6 mètres de haut. Il s'agit de troncs d'arbres plantés verticalement dans le sol et disposant d'une fente verticale s’étendant généralement sur les trois-quarts de la hauteur. Un visage est sculpté à leur sommet. Les sonorités qui sortent de ces tambours sont assimilées aux voix émanant des êtres sculptés.
Des feuilles frottées entre elles font aussi office de percussion. Les feuilles de fougères de maquis minier sont les plus utilisées du fait de leur rigidité. Elles font partie de la végétation robuste qui se développe dans des sols extrêmement riches en minerais, spécifique à la Nouvelle-Calédonie.
De même que la tenue vestimentaire des danseurs est constituée de feuilles qui bruissent au rythme de leurs mouvements, ils peuvent attacher à leurs chevilles ou à leurs poignets des bracelets de coquillages ou de graines qui s'entrechoquent comme des grelots soulignant ainsi les pas de danse.
Les danseurs ponctuent également le pilou par des cris et des sifflements rythmés.
Lors d’un Pilou-Pilou, il n’y a pas forcément de chorégraphie précise quand il s’agit d’une fête. Par contre dans le cas d’une cérémonie en hommage à une personne importante ou à un événement particulier, alors la chorégraphie exécutée suit un déroulement précis.
Dans certaines îles, on frappe des bambous dont on a percé les noeuds avec des écorces recouvertes de résine de ficus élastique et molle. Ces bambous sont maintenus horizontalement sur un supports à hauteur d'homme.
Les flûtes
Il existe diverses flûtes en bambous. Les plus répandues sont les flûtes de pans que l'on retrouve dans toute la Mélanésie. Elles sont composées de plusieurs bambous attachés côte à côte, et peuvent mesurer jusqu'à 1 mètre.Les flûtes droites du Vanuatu ne sont composées que d'un seul bambou, et disposent d'une embouchure taillée en biseau pour la bouche ainsi que deux trous pour les doigts à l'autre extrémité.
Les flûtes courbées en roseau de Nouvelle-Calédonie sont des flûtes traversières disposant d’une embouchure à environ dix centimètre de l'extrémité bouchée par un noeud laissé intact du roseau. Elles disposent d'un trou pour les doigts situé à bout de bras. Cette flûte est réservée aux familles situées au plus haut dans la hiérarchie clanique Kanak.
En Papouasie, on retrouve aussi une flûte traversière en bambou avec une large embouchure. On y souffle en mettant ses index dans la bouche, comme pour siffler. Il existe un trou à l'autre extrémité du corps de flûte qui n'est pas bouché. Cette flûte est réservée aux cérémonies et est décorée d'une statuette sculptée dans une autre pièce de bois fixée à l'extrémité proche de l'embouchure.
Toutes ces flûtes sont jouées comme instrument rythmique par plusieurs musiciens en même temps qui composent ainsi des polyrythmies. Seule la flûte traversière Papou est utilisée en tenue par plusieurs flûtistes créant ainsi une musique plus harmonique que rythmique.
Il existe aussi en Papouasie des guimbardes de bambous.
Les conques ou Toutoutes
Divers coquillages de grosse taille sont utilisés comme instrument à vent. Ils servent surtout d'instrument d'appel et représentent la voix sacrée des ancêtres. Traditionnellement on ne les utilise pas comme instrument de musique à proprement parlé.Les troncs évidés et tambours à fentes
Il existe plusieurs types de troncs évidés.Certains, posés horizontalement au sol, sont percutés à l'aide de baguettes. Par exemple les Nim-Min-Bit de Papouasie, qui sont creusés dans le tronc très tendre de l'arbre NimBit. Leur sonorité est particulièrement grave et profonde.
Ils sont taillés de sorte qu'ils produisent jusqu'à trois sons différents. Ils sont décorés de sculptures humanoïdes dont les yeux sont faits de coquillages (porcelaine) incrustés. Leur taille est très variable.
En Nouvelle-Calédonie, ils ne sont pas forcément décorés, et sont souvent plus petits et de plus simple facture.
Au Vanuatu, il existe les Tam-Tam-Bit ou tambour d'Ambrym qui peuvent mesurer jusqu'à 6 mètres de haut. Il s'agit de troncs d'arbres plantés verticalement dans le sol et disposant d'une fente verticale s’étendant généralement sur les trois-quarts de la hauteur. Un visage est sculpté à leur sommet. Les sonorités qui sortent de ces tambours sont assimilées aux voix émanant des êtres sculptés.
Les tambours à peaux
En Papouasie, le Kundu ou Tifa, qui est un tambour d'environ 1,10 mètre, est constitué d'une peau de varan tendue sur une pièce de bois sculptée en forme de sablier. Une poignée est sculptée au centre du sablier. On le tient d'une main et on le frappe de l'autre. Cet instrument qui chante la voix des esprits, ne se joue jamais seul.Les bwanjep
Le terme bwanjep signifie "écorce de figuier" en langue kanak, matière dans laquelle cet instrument est confectionné. Pour sa fabrication, on détache un rectangle de l'écorce d'un figuier, que l'on rembourre ensuite avec de l'herbe ou de l'écorce de Niaouli dont la texture se rapproche du papier froissé. Puis on replie l'écorce sur elle-même qui en séchant se recroqueville pour prendre la forme générale d'un triangle. Le degré de rembourrage détermine la note. Un musicien en tient deux de notes différentes qu'il frappe l'un contre l'autre. Traditionnellement le joueur de bwanjep n'est jamais seul car cet instrument sert à générer une polyrythmie.Le aé-be
Le nom de cet instrument provient de sa forme qui se rapproche de celle d'un pain, « be » en langue kanak. Il est fait de feuilles et de fibres de cocotier enroulées sur elles-même. On le tient d'une main et on le frappe de l'autre. Cet instrument a la même fonction que le bwanjep.Des feuilles frottées entre elles font aussi office de percussion. Les feuilles de fougères de maquis minier sont les plus utilisées du fait de leur rigidité. Elles font partie de la végétation robuste qui se développe dans des sols extrêmement riches en minerais, spécifique à la Nouvelle-Calédonie.
La danse dans le pilou-pilou
Dans la danse du Pilou de Nouvelle-Calédonie, les chorégraphies introduisent la percussion corporelle. Les pas des danseurs marquent les temps forts* (et font même résonner une vallée entière !). À l’occasion les danseurs peuvent également frapper leurs cuisses ou d'autres parties de leur corps en rythme.De même que la tenue vestimentaire des danseurs est constituée de feuilles qui bruissent au rythme de leurs mouvements, ils peuvent attacher à leurs chevilles ou à leurs poignets des bracelets de coquillages ou de graines qui s'entrechoquent comme des grelots soulignant ainsi les pas de danse.
Les danseurs ponctuent également le pilou par des cris et des sifflements rythmés.
Lors d’un Pilou-Pilou, il n’y a pas forcément de chorégraphie précise quand il s’agit d’une fête. Par contre dans le cas d’une cérémonie en hommage à une personne importante ou à un événement particulier, alors la chorégraphie exécutée suit un déroulement précis.
Florent « Tesh » Ledroit et Samia Bennaïssa
10/09/10