If 6 was 9





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Jimi Hendrix : If 6 was 9



Freak est un mot désuet aujourd’hui, on pourrait aussi le traduire par « quelqu’un de complètement à l’ouest », ou bien par « excentrique ». Hendrix revendique ici le droit à la différence, le rejet des choses établies, dans l’esprit de mai 68.
En effet dans la culture underground des années 60-70 aux USA, les freaks sont des marginaux, c'est à dire des rebelles, des révoltés qui refusent l'establishment. Dans le vieux slang américain, les freaks, ce sont les monstres qui font peur (voir le film "Freaks" des années 30, qui a tant défrayé la chronique...). Dans le vocabulaire des années 60-70, les freaks représentent ceux qui font peur aux bourgeois américains.
Le flag n'est donc pas un drapeau, mais une bannière, c'est à dire une étiquette qui représente une identité. D’où la traduction de “freak flag” par "mon identité de rebelle"
Dans le même esprit on trouve la chanson de Neil Young, "Almost cut my hair", datant de 1970, très directement inspirée par Hendrix.




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sources : ac-dijon

Une composition symbolique


Un riff générateur

Un riff minimaliste de la guitare et de la basse (Ré-Mi) impose les 4 premières mesures pulsées par la charleston.


Un début bien structuré


A. en Mib, à 0'13 débute le chant, dont la mélodie pentatonique (mib-solb-lab-sib-réb), à la façon d'un blues, est doublée par la guitare.

B. Une deuxième phrase, à 0'41, dans une nuance plus forte caractérise le pont, donnant une ouverture harmonique, et qui ramène à A en MIb à 0'52.

La reprise de cette structure, dans un style moins dépouillé, est plus rythm' and blues avec un riff plus complet enrichi par des accords de la guitare qui ne double plus la voix, et la caisse claire.


Un rythme swingué ou ternaire
La batterie impose le ternaire (swing) presque dans toute la chanson ainsi que le riff générateur lui même. Toutefois la guitare et la basse glissent des phrases binaires qui donnent une superposition rythmique enrichissante.
1'33 Arrêt et 3ème couplet sur pédale de MI.

Liberté créative de la fin : la symbolique

Jimi Hendrix, créateur d'univers sonores, propose alors une musique où le mystère est accentué par les sonorités psychédéliques de la guitare : 1'51 improvisation de la guitare superposée à une basse volubile jouant en binaire.
C'est à la fin de ce chorus qu'apparaissent les premiers bruits de pas, précédant le retour du riff de départ transformé rythmiquement à 2'55?
A 3'03, le 4ème couplet s'efface progressivement devant l'improvisation de la batterie.
A 3'33, les bruits de pas se font plus distincts sur le riff persistant et la fin du texte déclamé.
A 3'55 la guitare reprend son improvisation sur une basse alternant tonique et dominante (mib-sib)
Cette dernière partie (improvisations successives, superpositions de rythmes), est plus proche du monde du jazz que de celui du rock.
A 4'08 (avec les bruits de bottes déjà entendus) apparaît une vocalise très douce qui va de la dominante à la tonique - Les glissandi de guitare précèdent la flûte indienne délirante (4'26) qui accentuent encore l'atmosphère psychédélique.